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Adieu Paul

Paul Stevens

 

Le 6 avril dernier, Paul Stevens nous quittait.  Président du club pendant 23 ans, il a profondément marqué l'histoire du club qui lui doit beaucoup.  René, au nom du Sablier, a pris la parole à l'occasion des funérailles de Paul, dans cette église de Sarolay, là où naissait il y a 50 ans cette passion de Paul pour le Scrabble duplicate. Voici ce magnifique mot de René.

 

La vie est parfois bizarre…

En 1974, à l’ombre de la présente église, dans la petite salle des fêtes du village, naissait un des premiers clubs de scrabble du pays, l’ABECEDAIRE.

Animés par la même curiosité, cette manière de décortiquer les mots nous rapprocha pour très vite se transformer en amitié.

Un local trop petit et des adeptes plus nombreux nous obligèrent à voir plus grand et à entrer dans le monde de la compétition en créant le club de la RESSOURCE à Wandre.

Déjà, ton assiduité, ton charisme et ta manière d’accueillir celui ou celle qui n’osait pas, faisait de toi un vrai leader.

En 1980, l’un des nôtres obtint une récompense majeure lors des championnats du monde de Liège et te poussa à rejoindre le fameux club du SABLIER, le matricule 4 qui est au scrabble ce que le Standard est au football.

Quelques années suffirent pour que tu deviennes le porte-drapeau de ce club emblématique et que le président fraîchement élu que tu étais devenu, organise l’hommage au premier champion du monde liégeois de retour du Québec.

Tu as affolé les statistiques du club en participant à 1406 amicales et 355 interclubs, en glanant de nombreux trophées en solo, notamment au festival de Roumanie ou en paire avec moi.

Nous regretterons éternellement d’avoir joué MISSEL en abandonnant un I sur la réglette alors que la salle entière posait MISSILE nous rejetant dans le fond du classement.

Ensemble, nous avons parcouru des milliers de kilomètres en voiture à travers la Belgique pour y disputer des interclubs, des tournois ou des festivals…

Nos bons résultats galvanisaient notre enthousiasme et la suite de la saison alors que les moins bons nous permettaient de parler boulot puisque nous faisions partie du même grand groupe sidérurgique wallon.

Et puis, la roue tourne, l’âge aidant, tu t’es fait plus rare mais le virus continuait à te tarauder et tes nombreuses victoires dans les concours par correspondance prouvait au besoin ta présence légitime parmi ces élites.

Je ne doute pas qu’un jour nous nous retrouverons là-haut pour y recommencer cette belle aventure car ne dit-on pas que RESURRECTION est l’anagramme de RECONSTRUIRE…

 

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